J'ai été aidé pour me sortir de mes problèmes d'alcool, je ne pouvais pas le faire seul. La prière m'a beaucoup aidé à passer à travers ces difficultés.
Il faut parler à ses enfants pour qu’ils comprennent le bon sens. Même si nous aimons très fort nos enfants, il faut leur interdire surtout quand ils ne font pas le bien. C’est l’alcool et la drogue qui ne sont pas bons. On faisait attention aux enfants dans le temps, il fallait que les enfants aient assez à manger. Il y avait de l’entraide quand des familles vivaient des difficultés. C'était ainsi que cela se passait dans le temps.
Monique Mckenzie raconte que son père fabriquait souvent des remèdes traditionnels. C’est lui qui a soigné son fils qui était très malade. Les médecins ne pouvaient plus le soigner et son père a amené l’enfant dans le bois pour le soigner.
Monique raconte l’histoire du chien de son père. Elle raconte que le chien a ramené au campement la perdrix que son père avait tuée. Il n’a pas essayé de la manger même s’il devait aussi avoir faim. Il l’a juste ramenée au campement.
Il y a plusieurs portages à l’intérieur des terres. Quand on faisait des voyages vers Nashkuaikan sur la rivière Romaine. Tous les portages ont des noms liés à la géographie. Actuellement, ce n’est plus pareil comme c’était autrefois à cause des travaux de barrages qui sont en construction.
Ben Mckenzie énumère les différents portages à partir du lac Michinappi en allant vers le nord. Il explique les noms et les caractéristiques de certains portages et lacs dont le lac Ashuanipi. Il raconte des anecdotes sur certains portages.
Marie Mckenzie raconte la fois où son frère avait commandé des provisions. Ils étaient plusieurs familles dans le campement et ils étaient très heureux de recevoir des provisions.
Paul-Arthur explique comment les Innus pouvaient prendre des forces en se nourissant avec une patte de perdrix quand ils se perdaient en forêt. La graisse de perdrix est très nourissante.
Ben Mckenzie raconte un voyage qu’il a fait avec son père. Ils sont partis de Schefferville et sont allés à Fort-Chimo. Il parle de différents endroits et indique leur nom en innu et en français.
Monique Mckenzie raconte que, du plus loin qu’elle se rappelle, les Innus ont pratiqué la religion catholique. Elle parle des différents livres de prières.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.
C’est arrivé lors du retour vers la communauté, c’est à ce moment-là qu’est né Simon. C’est Madame Philomène Bernard qui l’a accouché et c’est elle qui lui a donné son prénom. Avant, lorsqu’une femme attendait un bébé, elle marchait jusqu’à son accouchement.
La façon de vivre de l'Innu change. Les valeurs, comme l'entraide, auxquelles il tenait ne sont presque plus présentes aujourd'hui. C'est l'argent qui nous détruit.
Monsieur Poker était un grand chanteur de tambour, son beau-père le lui a transmis. Les Innus utilisaient le tambour à plusieurs reprises pour que la chasse soit bonne, quand on trouve le caribou, pour des événements marquants. Maintenant, ce n’est que pour le bien-être de l’homme qui chante. Son père aussi était un joueur de tambour, il enseignait.
Une légende nous raconte la naissance et l'origine de Tshakapesh. Les parents ont été tués puis mangés par une sorte de mammouth (Matshi-katshitushkuan), sauf l’utérus de la mère, qu'il a jeté au loin. La soeur de Tshakapesh l'entend pleurer dans l'utérus. La fille sait que ses parents ont été tués, elle s’occupera de son frère qu’elle nommera Tshakapesh. Celui-ci grandit très vite, il aime bien s’amuser avec un arc. Il part chasser ce Matshi-katshitushkan. Il réussit à le tuer, lui ouvre le ventre et y trouve des cheveux de sa mère. Tshakapesh voit un chemin, celui de la lune. Il décide de poser un collet et réussi à attraper la lune. Depuis on l'aperçoit en compagnie de sa soeur sur la lune.
On faisait attention à tout, on ramassait tout et tout avait son utilité. Comme le un sac en peau de patte de caribou ou d'orignal, ma grand-mère y mettait de la graisse dedans, au cas où quelqu’un souffrirait de famine. Les jeunes garçons et les jeunes filles apprenaient très tôt à s’occuper et à nettoyer les animaux. On leur apprenait très vite à faire attention à ce qu’ils faisaient, à ne pas se brûler par exemple. On pourrait leur apprendre et leur montrer plusieurs autres choses comme quand une femme est enceinte et qu’elle allaite. Il faut apprendre aux jeunes à faire attention, la sécurité quand ils vont à l’intérieur des terres. A-t-on perdu cette façon de vivre? Je le regrette.
Il faut que les parents parlent innu à leurs enfants dès leur jeune âge, avant qu’ils aillent à l’école. Il est aussi important qu’ils mangent de la nourriture traditionnelle. Il faudrait qu’il y ait une maison où des enseignants qui parlent parfaitement innu puissent enseigner la langue et la culture innue aux enfants.
Les croyances d’autrefois, ce qu’il fallait surveiller dans nos agissements à l’intérieur des terres. Par exemple, on ne peut pas regarder qui arrive quand on est dans la tente, il pourrait nous lancer des projectiles, autre chose, on ne doit jamais mettre nos raquettes à l’intérieur de la tente. Il faudrait parler de cela aux jeunes. Pour les chasseurs, il doit faire attention à sa capacité de chasser, il ne doit pas se vanter, il pourrait ne plus voir les indices pour trouver l’animal à chasser. C’est celui qui est le maître qui fait cela, Papakassikw qui est le caribou. Missinakw, c’est le maître des poissons. Celui qui est le maître, c’est lui qui surveille tout.
Je laisserais tout aux jeunes et aux enfants, je ne suis pas avare de mes richesses. Je n’ai jamais eu que l’éducation que ma grand-mère me donnait. J’aimerais que les enfants conservent les activités que faisaient leur grand-mère et leur grand-père. Autrefois, les enfants avaient tous des enseignements et la femme travaillait comme un homme. Maintenant, on devrait aussi apprendre aux filles à lacer des raquettes, faire des mocassins et à veiller sur leurs enfants. C’est depuis qu’on vit sur la communauté que les enfants sont différents que l’on vit différemment.